The Whale

I need to know that I have done one right thing with my life!

Résumé :

The Whale est un projet de longue date pour le réalisateur du jour, Darren Aronofsky et cela faisait plus de 10 ans qu’il essayait de le réaliser. Le film est une adaptation de la pièce de théâtre éponyme, écrite par le dramaturge Samuel D. Hunter. C’est d’ailleurs ce dernier qui se chargera de l’écriture de l’adaptation vers le grand écran. Avant que le choix du poste de réalisateur ne se porte sur Aronofsky, d’autres personnes ont été sur le projet, comme Tom Ford ou encore George Clooney. Ce dernier à refuser, mais le premier à quitter la production pour des différents créatifs. Pour le projet porté par Ford, le présentateur, James Corden était prévu pour jouer le rôle principal. Plus tard, il sera annoncé que le studio A24 se chargera de la distribution mondiale du long-métrage.

Si Darren Aronofsky a eu des difficultés à mettre en place son projet, c’est qu’il ne trouvait pas le bon acteur pour incarner le personnage principal. Simplement après avoir vu la bande-annonce de Voyage jusqu'au bout de la nuit, ce dernier se dit que Brendan Fraser pourrait être un bon choix et il obtiendra le rôle. Fraser devra passer quatre heures par jour pour être maquillé et équiper de prothèse pesant parfois 136 kg. Pour les besoins du rôle, il consultera l’Obesity Action Coalition, ainsi qu’un danseur, afin de comprendre comment son personnage se déplacerait avec son surpoids. Plus tard, il sera annoncé que Fraser sera rejoint au casting par Hong Chau, Sadie Sink, Samantha Morton, Ty Simpkins et Sathya Sridharan. Le tournage se déroulera de mars 2021 jusqu’en avril à Newburgh, New-York.

The Whale sera diffusé en avant-première à la Mostra de Venice, avec une ovation de six minutes, notamment à l’adresse de Brenda Fraser qui sera en larmes. Les avis sur le film sont globalement positifs, même si certains reproches la représentation qui est faite des personnes obèses et les messages prônés. Les autres avis plus positifs saluent la prestation du casting, en premier lieu Fraser, mais aussi Hong Chau et Sadie Sink. D’autres apprécieront la réalisation de Darren Aronofsky et l’histoire. Durant sa course aux prix, Fraser en sortira le premier vainqueur avec le prix du meilleur acteur aux Oscars, aux Critics' Choice Awards et aux Screen Actors Guild Awards. L’Oscar du meilleur maquillage et coiffure sera également attribué aux équipes du long-métrage. Sur Rotten Tomatoes, le film obtient la note de 64 % pour 332 critiques et 91 % pour plus de 1000 spectateurs. Sur Metacritic, même ambiance avec une note de 60 sur 100 pour 57 critiques. The Whale se paie un beau succès en salle, pour un budget de 3 millions de dollars, il en rapportera 53 millions dans le monde. En France, il cumulera plus de 168 milles entrées.

Mon avis :

Juste après avoir parlé d’Everything Everywhere All at Once, il est temps de parler de l’autre succès du studio A24, The Whale. Le film m’attirait pour plusieurs raisons, déjà par son histoire qui semblait terriblement intéressante. Son réalisateur, Darren Aronofsky, l’homme derrière l’immense Requiem for a Dream et bien d’autres œuvres majeurs. Le succès critique et la tournée des prix qui mettait un nouveau coup de projecteur sur le projet et bien sûr, la raison principale, le retour au premier plan de Brendan Fraser. C’est un retour qui fait plaisir après sa période très compliquée. Avec toutes ces attentes, ai-je été déçu ? Eh bien, pas du tout, au contraire, j’ai encore plus aimé que je ne l’aurais imaginé. The Whale est une réussite sur tous les points, il s’est même permis de rendre mes yeux comme les chutes du Niagara. Honnêtement, il m’arrive de pleurer devant des films, mais à ce point, ça faisait longtemps. Le film m’a mis ko, émotionnellement, il était dur pour moi. Cette quantité excessive d’eau salée est due à l’histoire puissante, qui est un coup-de-poing dans l’estomac. Si vous avez l’occasion de leur voir, ne vous attendez pas à un film joyeux, ce ne sera pas le cas. On assiste à l’histoire d’un homme qui a perdu pied après une tragédie et qui s’enfonce de plus en plus. Bien sûr, quelque rares moments de joie parsème le long-métrage, mais ils ne font qu’accentuer la tristesse globale de l’œuvre. Après l’histoire, l’autre point qui peut faire tomber des larmes, ce sont les personnages, à commencer, évidemment, par le personnage principal. Quelle prestation de Fraser, bouleversant du début à la fin, il n’a clairement pas volé son Oscar du meilleur acteur. Il nous fait vivre la vie, plus que difficile, de son personnage avec une telle facilité. Que ce soit dans ses déplacements ou même simplement ses regards, son jeu d’acteur m’a clairement impressionné.

Le reste de la distribution est, elle aussi, excellente. Tout d’abord, nous avons Sadie Sink, qu’on ne présente plus après son rôle dans Stranger Things. Elle joue ici la fille, avec qui le personnage principal essaie à nouveau de tiser des liens. Malgré le fait que je trouve difficile de s’attacher au personnage de Sink, par rapport à son attitude (parfois compréhensible et parfois beaucoup moins), il n’empêche qu’elle fait un travail formidable ici. Ensuite, nous avons une révélation en la personne d'Hong Chau, qui ici ajoute un peu de légèreté au ton du film. Chau que j’avais découvert dans la série tv Watchmen (qui est parfaite au passage), est ici l’actrice qui sort le plus du lot (en-dehors de Fraser), grâce à son ton, mais aussi sa bienveillance. Le casting est complété par Ty Simpkins et Samantha Morton, qui, eux aussi, mérite beaucoup plus de reconnaissance tant ils sont bons. Une autre qualité, et pas des moindres, que l’on peut accorder à The Whale, c’est le travail sur le maquillage et les prothèses. Des costumes d’une centaine de kilos auxquels Brendan Fraser a dû s’habituer à porter, mais mon Dieu que c’est réussi, c’est bluffant de réalisme. Le film aborde de nombreux thèmes de manière intéressante. Que ce soit sur l’obésité, les relations familiales, l’homosexualité, l’homophobie, la religion et les soins aux États-Unis. Tous ces sujets sont traités avec justesse et aucun mauvais fonds. Il m’est impossible de ne pas souligner les musiques sublimes composées par Rob Simonsen qui participe grandement aux émotions ressenties. Certaines de ses musiques m’ont touché avec une telle aisance.

Voilà pour mon avis sur The Whale de Darren Aronofsky, un film bouleversant pour de nombreuses raisons. Rien que pour le retour de Brendan Fraser, il vaut le coup d’être vu, ce dernier nous offre une prestation incroyable à ne pas louper. C’est facilement l’un des films les plus beaux et tristes que j’ai vus en ce début d’année, avec une belle fin, touchante et pleine de symbolique. S’il fallait encore avoir une preuve que le studio A24 est toujours un label qualité, The Whale en est une. J’ai hâte de revoir un peu plus Fraser sur le devant de la scène, il le mérite. En-tout-cas, le voir au casting du prochain Martin Scorsese, Killers of the Flower Moon, me remplit de joie !

(Rédigé le 28/03/2023)

Notes :

  • Réalisation : 5/5
  • Casting : 5/5
  • Son : 5/5
  • Écriture : 5/5

Points positif et négatif :

Positif Négatif
Brendan Fraser, bouleversant Difficile de s’attacher au personnage de Sadie Sink
L’histoire puissante
Le maquillage et les prothèses impressionnantes
Les nombreux thèmes abordé de manière intéressante
Les musiques de Rob Simonsen

Note finale

Note finale du film : 5/5 - Coup de coeur